Chappie, un robot qui a du coeur mais qu’il ne vaut mieux pas énerver !

Publié le Mis à jour le

Aujourd’hui on finit l’épopée du réalisateur Neill Blomkamp.
Après mes articles sur District 9 (cliquez ICI), Elysium (cliquez ICI), et le studio Oats (cliquez ICI), voici ma critique sur le dernier film qu’il a réalisé, Chappie !


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Découvrons un peu l’ambiance de ce Chappie !


Troisième film de Neill Blomkamp réalisé en 2015, Chappie est un film de science-fiction qui se passe à Johannesburg, dans un futur proche, où la criminalité ne cesse de grimper. La police de la ville a fait appel à l’entreprise Tetravaal, spécialisée en robotique et dirigée par Michelle Bradley (Sigourney Weaver), pour leur fournir des robots policiers de type Scout. Ces derniers ont été imaginés par Deon Wilson (Dev Patel), un jeune et brillant ingénieur, qui travaille et développe de son côté une intelligence artificielle.
Alors qu’il rapporte une carcasse de robot chez lui, Deon est kidnappé par des criminels qui lui demandent de reprogramme le robot pour qu’il les aide à commettre des délits. Deon intègre dans le programme du Scout sa nouvelle intelligence artificielle. Le robot doit alors tout apprendre, comme un enfant. De son côté, Vincent Moore (Hugh Jackman) un ancien militaire travaillant pour Tetravaal, souhaite que le projet Scout s’effondre afin que la police choisisse son projet de robot qui ne possède pas d’intelligence et qui est dirigé par les humains. Et il est prêt à tout !


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Troisième film de Blomkamp, et on s’en rend compte. L’ambiance est assez similaire que les précédents, le design, le grain de l’image, Blomkamp réalise des films qui ont clairement une patte, une marque de fabrique. On pourrait sans problème imaginer que tout se déroule dans le même monde, que ces films partagent le même univers. C’est un point qu’on pourrait lui reprocher, mais on peut se dire que le design, tant qu’il est de bonne qualité, n’est pas le point majeur, mais plutôt le message qu’il veut faire passer à travers son film.
Cela dépend du point de vue. En ce qui me concerne, cette ressemblance d’ambiance et de design entre les productions de Blomkamp ne me gêne pas du tout. D’ailleurs, j’aimerais beaucoup qu’il sort une nouvelle production tant ses idées me plaisent, et que cet « Univers Blomkamp » est réussi.


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Donc vous l’aurez compris, on est en terrain connu avec ce Chappie niveau ambiance et design. C’est assez sombre, on retrouve encore le point de vue critique envers la société avec une pauvreté apparente, des divisions de la société en castes. Les sujets habituels de Blomkamp sont là mais reste un peu plus en toile de fond. Ici, il s’attarde déjà plus sur l’aspect organisme indépendant à qui le gouvernement offre trop de passe-droits.
Tetravaal, ceux qui fournissent la police sont une entreprise. Ils ne pensent qu’au profit et au final se moquent un peu des lois. Si les transgresser leur permet de gagner plus il ne se gêneront pas. On le voit très bien avec le personnage de Sigourney Weaver qui est assez déterminé à faire perdurer sa compagnie. Quant à Hugh Jackman il interprète un personnage qui ne pense en aucun cas au bien de tous, mais seulement à faire passer ses créations, faire de l’argent et gagner en domination.
Blomkamp met vraiment en avant qu’utiliser de telles compagnies est risqué car on ne sait jamais vraiment quelles sont leurs intentions et que généralement, le profit est leur seule motivation.


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D’ailleurs, il faut mettre en avant le fait que le cast est vraiment de qualité !
On retrouve comme j’en ai parlé précédemment Weaver et Jackman en méchants qui sont excellent. Weaver est froide, calculatrice, dès les premières secondes on voit qu’il ne faut pas lui faire confiance. Pour ce qui est de Jackman, il est excellent ! Interpréter un méchant lui va à ravir ! Il est agressif, machiavélique et près à tout. Parfait ! 😉


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Niveau gentil, il n’y a pas grand monde. On retrouve Dev Patel (Slumdog Millionaire, Lion) qui interprète Deon Wilson, le créateur des Scouts, qui lui, contrairement à ceux avec qui il travail, ne pense qu’au bien de tous. Il veut créer des robots qui prendraient soin de l’humanité, c’est un altruiste qui prend le risque de s’associer avec Tetravaal pour réaliser son rêve, créer une intelligence artificielle totalement indépendante.


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Au milieu de tout cela, on retrouve – pas vraiment des gentils, mais ils ne sont pas non plus complètement méchants 😉 – Yolandi et Ninja, respectivement joués par Yolandi Visser et Watkin Tudor Jones. Ils sont tous deux membres d’un groupe de rap Sud-Africain qui porte le nom de Die Antwoord.
Deux personnages un peu barrés mais très attachants. Ils vont d’ailleurs interpréter les parents adoptifs de Chappie !


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Eh oui, il est temps de parler du vrai héro de ce film, Chappie !
Un Scout qui était destiné au rebut, et qui se voit récupéré par Deon pour y intégrer son IA. Ce qui en résulte est Chappie. Un Scout avec l’âge mental d’un enfant, voir d’un bébé, et qui va devoir tout apprendre de la vie en quelques jours, et à la dure. Sharlto Copley – le grand pote de Blomkamp que l’on retrouve dans tous ses films – est Chappie. Il donne vie à ce personnage avec les intonations de voix et la capture de mouvements. Alors que les autres Scouts ont la démarche robotisée et inhumaine, Chappie de par sa posture, son allure et son attitude à tous de l’humain. C’est vraiment troublant car on observe un robot, qui ne ressemble en rien à un humain, mais qui montre une humanité impressionnante dans son comportement et son questionnement. Chappie est triste, touchant, drôle, attachant, vulnérable, en bref, il est humain.


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Tout le film dégage son intérêt de ce personnage. Trouvant la vie dans la rue avec pour parents des truands paumés. Il va nous attendrir dès le début, il va devoir tout découvrir. Ainsi on a le droit à des moments vraiment touchants car il va tisser des liens fort avec Yolanda et Ninja. On a le droit à des moments d’humour très sympa et il va venir même à rentrer dans des phases d’actions très bien menées.
La réalisation est propre, sans faille, on est scotché dès le début, et lorsque Chappie pointe le bout de son nez on s’attache à lui et on a qu’une envie, c’est de savoir si cette boite de conserve au cœur plus humain qu’un humain va parvenir à s’en sortir. Chappie est le héros, et les humains sont en quelque sorte les méchants. Blomkamp nous offre des réflexions très intéressantes avec ce film qui aborde la peur de l’homme envers l’IA, le devenir de l’homme s’il continu de s’entre déchirer, sur le fait qu’une création humaine pourrait supplanter l’humanité et être meilleur que l’homme en évitant l’affrontement et en envisageant l’évolution et la paix comme moteur. Bref, Chappie nous touche, nous diverti mais nous fait aussi réfléchir.


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Pour moi Chappie est une réussite. Même si je trouve qu’Elysium est quand même bon, je le mettrais en troisième position avec District 9 et Chappie que j’aurais du mal à départager. Encore une fois Blomkamp prend le risque de ne respecter aucun code et d’éviter le formatage des films de science-fiction d’aujourd’hui. Il divertie avec de l’humour, du drame, du suspense, mais place toujours divers thèmes très actuels et que l’on pourrait facilement transposer à notre monde. Il fait réfléchir tout en offrant de la SF originale. Pour moi Chappie vaut un très beau 19/20 !
J’ai vraiment hâte de voir ce que peut nous offrir Blomkamp pour la suite, et son studio Oats donne pas mal de pistes alléchantes !

A voir sans hésiter !
Enjoy !
A bientôt,

D.A. Green

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